Tops et flops de 10 secteurs du commerce spécialisé en 2020 (Bilan Procos)
BILAN Le grand gagnant de l’année est le sport qui ne «dévisse » que de 4,5%. Ses challengers sont l’équipement de la maison (- 8 %), l’alimentaire spécialisé (-7%) et l’optique (-9,4%). Tandis que l’équipement de la personne ou la beauté-santé figurent parmi les secteurs les plus dépressifs à plus de – 20%.

Dans sa conférence de ce vendredi 28 janvier 2021, la fédération du commerce spécialisé Procos, a dressé un bilan d’une année 2020 exceptionnellement bousculée pour ses enseignes. Ces dernières ont en effet connu deux périodes de fermeture et leur activité magasin termine l’année en moyenne (tous secteurs du commerce spécialisé confondus hors restauration) à – 18 %. Ceci avec une très grande diversité selon que le considère chacun des 10 secteurs suivis par Procos : sport, alimentaire spécialisé, équipement de la maison, optique, culture-jouets-cadeaux, beauté-santé, équipement de la personne, bijoux-accessoires, chaussures et services.
Zone dépressionnaire d’effondrements annuels à deux chiffres
Le grand gagnant de l’année est le sport qui ne «dévisse » que de 4,5% (activité réalisée dans les seuls magasins). Son challenger est le secteur de l’équipement de la maison qui « a connu de très forts rebonds qui lui permettent de rattraper une grande partie de l’impact des périodes de confinement et terminer 2020 à – 8 % ». L’alimentaire spécialisé (-7%), de même que l’optique (-9,4%) ont relativement résisté, aussi. Mais à partir de là on entre dans une «zone dépressionnaire » où les effondrements atteignent les deux chiffres ! « Des secteurs tels que l’équipement de la personne ou la beauté-santé enregistrent respectivement des chiffres à – 22,7 % et – 22 % » pointe ainsi Procos. Même si «la réouverture des magasins le 29 novembre a été une décision essentielle. Celle-ci a permis de réaliser une activité dynamique en magasins à + 12 % (en décembre, versus le même mois de 2019, hors restauration) et limiter les risques de défaillances à court terme en gardant espoir ».
Un essor des ventes en ligne qui ne sauve rien
Certes les difficultés d’accès aux magasins ont dopé les ventes en ligne des enseignes adhérentes de la fédération Procos. Ces ventes web ont explosé, en croissance de + 30 %. « La part du web dans le chiffre d’affaires global a doublé sur l’année en passant de 6 % à 12 % » souligne le communiqué. Toutefois, cette croissance des ventes internet n’a compensé que faiblement les pertes de chiffre d’affaires dans les magasins. « Elle ne permet de récupérer, selon les secteurs que 2 à 4 % des baisses d’activité magasins ». Pourtant 2020 restera une année historique – au-delà de la pandémie – car «le modèle omnicanal a fait un grand bond en avant. Les enseignes ont multiplié les innovations et les nouveaux services aux consommateurs : click & collect, livraison à partir du magasin, paiement sans contact … Une transformation accélérée qui va se poursuivre en orientant les investissements et réclamer une indispensable adaptation du modèle économique, à travers le poids des loyers notamment) ».
Cinémas, restauration et salles de sport dans le rouge
Ce tableau de l’année 2020 exige de faire un «arrêt sur image » sur au moins trois secteurs toujours fermés et en danger. «La restauration à table, le cinéma, les salles de sports sont fermés depuis plusieurs mois et le demeurent encore aujourd’hui. Le cinéma a, par exemple, réalisé une année 2020 à – 70 % et de très nombreuses chaînes de restaurants terminent l’année à – 50 % ». Ce qui justifie, selon Procos que «outre une ouverture souhaitée le plus rapidement possible, toutes les entreprises doivent aujourd’hui être aidées par l’Etat, quelle que soit leur taille. Or, ce n’est, à ce jour, pas le cas compte tenu des effets de seuils et de plafonds. Les risques pour les entreprises et les salariés de ces secteurs sont devenus majeurs. Et, l’absence de visibilité les accroît. La trésorerie des entreprises fond davantage chaque jour et le danger devient de plus en plus prégnant. Les mesures d’accompagnement sont urgentes ». Selon Hugues Borgia, directeur général d’UGC Ciné Cité et Vice-président de Procos « le cinéma est un secteur qui a su s’adapter et se transformer ces dernières années. C’est une richesse de la France, il faut la préserver et ne pas laisser se fragiliser un secteur indispensable à l’attractivité des lieux de commerce et de vie et à l’animation culturelle des territoires. »
De l’influence du télétravail et de l’absence de touristes
Finalement, « l’année 2020 aura accéléré de nombreuses tendances et créé de nouvelles questions qui auront un impact important sur les lieux de commerce et la stratégie de maillage des acteurs » souligne le communiqué. Le développement du télétravail impacte très fortement les flux à Paris, dans les métropoles et les grands centres commerciaux avec des conséquences sur la fréquentation des points de vente et des chiffres d’affaires très souvent à – 30 ou – 40 % par rapport à l’avant Covid. L’absence durable de touristes internationaux impactera durablement certains sites : à Paris ; Champs-Elysées, Boulevard Haussmann… et d’autres grandes villes : Marseille, Nice… « Les nouveaux comportements des consommateurs, plus souvent en télétravail rendent plus attractifs les emplacements à proximité des lieux d’habitation. Les zones commerciales de périphérie, les retail parks ont été beaucoup plus résilients et beaucoup moins impactés par la mobilité et les craintes sanitaires que les grands centres villes ou les galeries marchandes ». C’est encore le développement du réflexe omnicanal dans la population – y compris la plus âgée – qui a transformé durablement les habitudes. « Le retour aux comportements d’avant-crise ne sera pas entier. Et ces changements d’équilibre accéléré entre magasin et internet impliqueront de nouvelles réflexions sur l’immobilier commercial (lieux…) et les coûts locatifs. Ces derniers seront probablement fortement touchés par une augmentation de la vacance commerciale qui se développera sûrement dans les 24 mois aussi bien dans les métropoles que dans les villes moyennes. Seule question, les loyers seront-ils selon les situations locales, adaptés provisoirement ou durablement pour limiter les fermetures ? Cela reste un des enjeux majeurs des mois à venir ».
Source : https://www.lsa-conso.fr/tops-et-flops-de-10-secteurs-du-commerce-specialise-en-2020-bilan-procos,371618